Maman m'engraisse. Nous avons mangé en tête-à-tête le délicieux repas qu'elle a mijoté depuis des heures. Le même qu'elle me sert depuis des années, à vrai dire. Je comptais lui parler d'Aurélien, mais je freine mes ardeurs. La pensée de l'héritage est trop importante, l'appartement à la côte est une richesse qui me mettrait à l'abri des défaillances de ma carrière. Mais pourquoi me nourrit-elle tant? Ne souhaite-t-elle pas que je sois un jeune homme sculpté, musculeux, dont elle pourrait être fière de montrer? Elle me parle d'un auteur que je lui ai fait découvrir, elle m'en remercie. Elle dit qu'elle a dévoré son oeuvre en un mois lors de la retraite à la côte. La côte...je la comprends. Je me glisse dans la douce rêverie de la vie confortable et de l'établissement. Aurélien relisant mes pages. Je pourrais demander à un ami homo d'en faire une photographie qui en porterait ce titre.
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