Grâce à l'homme qui lisait des romans d'amour, Luis Sepulveda est rentré dans le rang des notables de l'écriture. Ce sont les dix-huit millions d'exemplaires vendus qui lui permettent désormais de monnayer une riche et historique activité de contestation politique et une bienséance morale bien établie. Le roman en question décrit l'existence d'un vieil homme qui revenu d'une vie parmi une tribu amazonienne (les shuars) aspire à vivre à la lisière de la jungle des jours paisibles exhaussés par la lecture de romans d'amour, qu'il lit avec l'appétit de ce ui qui vient de découvrir qu'il savait lire. C'est sans compter sur le fait que sa réputaion de chasseur le contraint à tuer la bête qui menace la sécurité du village, El Idillio, administré par un maire obèse. Ce roman trahit le rousseauisme naïf de l'auteur, pour qui toute civilisation est barbare et la présence de l'homme n'entraîne que destruction et malheur. Ce parti pris pour le bon sauvage est sans grande finesse et un peu hargneux, je m'étonne donc pourquoi l'héros s'entiche d'un des sommets de la civilisation, le roman à l'eau de rose.
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