mardi 24 mars 2009

Théâtre et chemins de fer

Lors de la conférence de l'érudit Beaumarchais, septième génération du nom, nous eûmes le bonheur de mille et une anecdotes érudites et passionnantes dans ce qui constitua une bienheureuse manifestation de gai savoir. Le thème était mince, le théâtre et les chemins de fer, mais ne fut qu'un prétexte à de longues divagations riche de connaissances et de trépidantes informations. Beaumarchais, spécialiste de Labiche, a recherché dans l'œuvre du dramaturge les occurrences ferroviaires, alors que se tient à l'affiche les chemins de fer au théâtre de la place des martyrs. Il a relu les premières définitions que lui consacraient les dictionnaires et les Larousse de l'époque, en un temps où le rail faisait son apparition pour le meilleur et pour le pire. Les situations cocasses du fait des premier pas, si j'ose dire, balbutiants de la machine à vapeur, n'échappèrent pas à Labiche, ni aux hygiénistes, sérieux et austère, qui pontifiaient sur les désagréments physique de cette diabolique invention. Les traités d'hygiène et de chemins de fer feraient de divertissantes lectures. Je me souvins avec émotion du magnifique poème d'Alfred de Vigny sur le taureau de Carthage. Parmi les anecdotes, on nous expliqua que l'essor de la boisson malté qui ravit les gosiers, la bière, ne dût son essor qu'à l'apparition du train, locomotion plus stable, qui empêchait le frelatage des anciens trajets en diligence, ainsi que la guerre des linguistes s'écharpant sur l'usage des mots de ce champ lexical à connotation anglaise. Parmi ces combats, nous eûmes le mot "quai" que les puristes débarquaient de la mer pour les camper au centre des campagnes, lui qui n'avait rien demandé, et ceci pour faire barrage à l'immonde plateforme, trop anglais et donc vulgaire, ah oui, l'anglais était l'américain pour le français de l'époque. Puis, peu à peu, le confort des trains répandu par l'étonnante science des américains ont achevé de rendre ce moyen de voyage pratique et chic. C'est alors que le peintre Monet put proposer son paisible train dans le paysage, bien loin des visions scandalisés de nos frileux réactionnaires.



Train dans la campagne, Claude Monet, 1870









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