Marcel Gauchet est un philosophe posé. Abonné absent des formules polémiques et de l'agitation fiévreuse des faiseurs de coup, il nous livre imperturbablement des idées éclairantes et vives sur des thèmes qui sont autant de problèmes pour la société française. Son weblog de philosophe fait la somme des interventions de l'homme dans différents médias. Le badaud peut y trouver telle que dans une bonne taverne alsacienne à boire et à manger à satiété.
Jean-François Kahn, un gourou français de la presse, le tycoon de Viroflay, que dis-je un mogul de petite banlieue, avait, si ma mémoire de lecteur occasionnel du Monde ne me joue pas des tours de cochon, déclaré, que le lecteur de journal avait changé et qu'il fallait lui fournir des phrases plus courtes et des articles moins compliquées. Cette perception de sa propre clientèle était partagée par les nouveaux propriétaires du journal Les Echos, qui eux aussi avaient vidé leurs phrases de l'élégance de la nuance, transgonflées à l'efficacité plutôt qu'au style. Je suis heureux de lire que pour l'excellent Gauchet, ils se sont trompés, "On a d'un côté des lecteurs à la recherche d'un contenu qu'on ne leur offre plus, et de l'autre une presse à la recherche d'un public qui n'existe pas". Il est en effet remarquable que la presse se tourne vers un public qui ne lit pas pensant y trouver dans cette zone inexplorée les ressources à sa survie. De ce dévoiement, le public exigeant se sent abandonné, or il ne faut pas désespérer car comme le souligne le toujours excellent (quelle constance!) Gauchet, cette base minoritaire existe et peut servir de socle à d'ambitieux entrepreneurs de presse comme l'a démontré le succès du Monde version Beuve-Méry. Nous serons toujours reconnaissant envers ceux qui nous élèvent.
Jean-François Kahn, un gourou français de la presse, le tycoon de Viroflay, que dis-je un mogul de petite banlieue, avait, si ma mémoire de lecteur occasionnel du Monde ne me joue pas des tours de cochon, déclaré, que le lecteur de journal avait changé et qu'il fallait lui fournir des phrases plus courtes et des articles moins compliquées. Cette perception de sa propre clientèle était partagée par les nouveaux propriétaires du journal Les Echos, qui eux aussi avaient vidé leurs phrases de l'élégance de la nuance, transgonflées à l'efficacité plutôt qu'au style. Je suis heureux de lire que pour l'excellent Gauchet, ils se sont trompés, "On a d'un côté des lecteurs à la recherche d'un contenu qu'on ne leur offre plus, et de l'autre une presse à la recherche d'un public qui n'existe pas". Il est en effet remarquable que la presse se tourne vers un public qui ne lit pas pensant y trouver dans cette zone inexplorée les ressources à sa survie. De ce dévoiement, le public exigeant se sent abandonné, or il ne faut pas désespérer car comme le souligne le toujours excellent (quelle constance!) Gauchet, cette base minoritaire existe et peut servir de socle à d'ambitieux entrepreneurs de presse comme l'a démontré le succès du Monde version Beuve-Méry. Nous serons toujours reconnaissant envers ceux qui nous élèvent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire