On devrait écouter plus souvent ce qui se dit dans les fora de Davos. Dans un article qui résumait les idées qui ont germées sur un parterre fleui de maîtres du monde, les journalistes des Echos ont glissé dans le nouveau lexique, des mots d'un effrayant cynisme. La notion qui commence à faire fleurs est celle de « Crowdsourcing », voici la manière dont il nous l'est expliqué: " faire faire un travail gratuitement par une foule de gens n'appartenant pas à l'entreprise. Exemple : un programme informatique, une encyclopédie sur Internet. Mine à exploiter." Un peu comme lorsque M.Didier Goux voyait les textes de son blog repompé par une publication hebdomadaire, un peu comme ce qui est exposé ici par un dénommé Chictype. On nous parlera partage du travail, solidarité, valeurs libertaire, intelligence collective, universalité. Je ne crois pas qu'à Belem, où on nous peinturlure un monde meilleur dans des combats d'arrière-garde, on ait pleinement conscience de cette régression sociale (j'ose le mot) où le travailleur est privé de la récompense de son salaire. Ces dernières années, est monté en moi une méfiance pour les entrepreneurs, dont je respecte pourtant la perspicacité, la maîtrise de l'engagement et de l'idée, j'ai de moins en moins envie de les croire, surtout lorsqu'en 2009, ils insistent sur l'éthique et expulsent de leurs cerveaux avides, fièvreusement avides des "mines à exploiter" telles que le crowdsourcing.
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