mardi 3 février 2009

Le bizarre incident de l'orgue pendant la messe

Dimanche 2 février, en l'Église Ste-####, la messe commençait, comme à l'accoutumée, en avance. Par respect pour le saint patron des ponctuels, diront les plus doctes, par excitation insubmersible des ouailles, diront les plus compréhensifs, toujours est-il que l'habitué de la messe des familles s'installait nonchalamment sur son siège habituel sans savoir qu'il allait vivre un excellent moment, le faisant passer par toute sorte de sentiment contradictoire et exaltant. En ce jour, concluant une semaine ordinaire, de labeur et de quotidien vulgaire, un ponte de la hiérachie, un poids lourd de l'épiscopat s'était déplacé pour animer l'eucharistie, une célébration spéciale où nous assisterions à une confirmation. Le prêtre a prononcé un passionnant sermon, de très bonne tenue, poignant, il nous a interpellé sans nous houspiller, il nous a éveillé sans nous brutaliser. Puis les chants se sont enchaînés dans la ferveur dominicale, tout à la joie poussant le dévergondage et l'audace d'un chant en latin, toujours soutenu par un organiste invisible, méticuleux quoique fougueux. L'organiste fit froncer sévèrement les doux sourcils de notre broussailleux prêtre en continuant de jouer les ultimes et non-nécessaires notes au moment précis où ce dernier allait prononcer de très saintes et sages paroles, cet instant, je l'ai retenu lorsque pris de ferveur, d'émotion et d'enthousiasme rentrés, je me suis empêcher de décréter que "cette messe frôle la perfection", elle frisote avec tout au plus, même si mon goût pour l'estocade fut amadoué par les piques, -je l'interprétais comme telles-, pour nos frères et néanmoins rivaux du protestantisme, puisqu'il fut question d'un texte de saint-Paul sur le célibat des prêtres mais aussi de la confirmation d'une corréligionnaire allemande, que nous tirâmes des griffes de Luther et autres parpaillots schismatiques que son district de naissance lui prédestinait pourtant. Je fus un peu moins conquérant lorsque je vis non loin de moi les regards foudroyants d'une bigote à l'encontre d'une autre bigote qui ne comblait pas de quelques amabilités pécuniaires la corbeille, que nous nous passâmes comme la paix du christ.

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