En dépit des efforts pathétiques des organisateurs du match sans enjeu opposant la sélection française et sélection tunisienne, pour se concilier clémence, neutralité et retenue d'un public qu'on soupçonnait hostile, la fête a tourné à la consternation. Seul le placide Domenech, qui dans une phrase d'évitement "je suis sourd" traduisible par un "je baisse la tête" qu'on imagine assez bien dans d'autres circonstances historico-dramatiques, a échappé à la sensation douloureuse d'être, comme l'a pensé le courageux capitaine Thierry Henri, étranger en son pays ("on a l'impression de jouer à l'extérieur"). Ce minuscule incident parmi tant d'autres remet en question une nouvelle fois l'idéal multiculturel portée par nos élites (une sélection black-blanc-beur méprisée par des français déracinés). C'est dans ce contexte lourd de sens qu'intervient le jovial président de l'association organisatrice de compétitions internationales de foot-business dans ce qu'il advient être une tentative de gain du prix Lilian Thuram,. Michel Platini est intervenu dans un quotidien français pour expliquer "sa pensée" (appréciez la syntaxe du titre). Comme souvent, il va préciser ou corriger ses propos dans des communiqués nuancés, désolés qui suivront, nous nous garderons donc de critiquer ce débonnaire ancien footballeur. Mais, tout de même, après le silence gêné répondant aux sifflets de France-Maroc, la machine médiatique s'est rattrapée avec toute sa balourdise coutumière. Ces incidents sont retentissants, des personnes vivant en France, sans doute avec la nationalité française sifflent l'hymne de leur propre identité. Pendant ce temps, il nous explique que c'est juste bon pour la motivation des joueurs.
Le football est l'industrie du rêve, surtout ne gâchez pas la fête.
Le football est l'industrie du rêve, surtout ne gâchez pas la fête.
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